A chaque période de récession, dans les pays qui
ne sont pas très communistes et où l’art n’est ni gratuit ni censuré, ce sont
les artistes qui souffrent en premier des coupures budgétaires. Pertes de
droits, disparition des subsides, banques aux prêts frileux. Être artiste ou
promouvoir l’art n‘est alors plus un métier mais un sacerdoce. Jeûne
compris.
En période de crise, vous, spectateurs,
visiteurs, amateurs d’art, n’avez peut-être pas la possibilité de vous offrir
cette toile qui vous émeut, cette sculpture qui accroche votre regard, ou cette
photographie qui vous coupe le souffle. En revanche, vous devriez toujours
pouvoir venir voir, écouter, toucher ou sentir des choses différentes,
décalées, variées, vivantes.
Où que ce soit, à tout moment, jamais un artiste,
jamais un talent, jamais la moindre œuvre capable d’éveiller une émotion ne
devrait se voir refuser l’opportunité d’exposer dans une galerie ou un musée
pour des raisons pécuniaires.
Hélas oui, l’art a des besoins bassement terrestres.
Les artistes, qui ne sont pas des machines, doivent être nourris, aiment avoir
chaud, et malgré tout leur talent, n’ont pas encore découvert de moyen efficace
pour se téléporter gratuitement.
Une œuvre, quelle qu’elle soit, ne peut être
hébergée dans un endroit poussiéreux, mal isolé, ou mal chauffé.
Vous-mêmes, spectateurs, visiteurs, amateurs
d’art, seriez-vous vraiment séduits par ce bronze opulent ou cette peinture
naïve si vous étiez trop occupés à claquer des dents, faute de chauffage dans
la salle d’exposition ?
Une galerie d’art est une alternative au musée,
elle s’investit pour que des œuvres trouvent leur place dans vos demeures et
leurs créateurs la leur dans l’histoire. Une galerie d’art se dépense
pour faire venir près de chez vous de nouveaux horizons, des pensées
différentes, des idées nouvelles. Pour cela, il faut investir et
dépenser, garder les lieux en état, aider les artistes à venir, à déplacer
leurs œuvres, à les mettre en valeur, et vous offrir un cadre accueillant.
En dépit de ses efforts, la galerie du Chat A
Deux Têtes ne pourrait rester ouverte sans votre aide. C’est pourquoi nous vous
la demandons, symboliquement, sous la forme d’un euro quand vous passerez la
porte, ou plus si vous le souhaitez.
D’avance, nous vous en remercions.
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